Les guerrières du royaume de Dànxòmɛ̀ étaient à l’honneur le week-end dernier dans les locaux de l’espace Le Centre devant un public qui a massivement effectué le déplacement. Cela, à travers la représentation de la pièce chorégraphique « Amazones du Roi Béhanzin » du chorégraphe Serge Amoussou-Guenou au cours d’une soirée danse contemporaine.
Idée originale du danseur chorégraphe de nationalité béninoise Serge Amoussou-Guenou, la pièce « Amazones du Roi Béhanzin » est un spectacle de danse contemporaine de 45 minutes d’horloge qui met sur scène quatre danseuses professionnelles dont Diarrassouba du Mali, Aicha Chaibou Koraou du Niger, Angel Somé et Aïcha Kaboré originaires du Burkina Faso. Il met sous les projecteurs la vie de ces braves femmes qui ont combattu aux côtés du Roi Béhanzin, le Roi du Dànxòmɛ̀, actuel Bénin. A travers un univers complètement renversé vers le passé, les danseuses revivent ce moment qui a marqué́ tout le Dànxòmɛ̀ et toute l’Afrique à la fin du 19e siècle. En somme, « Amazones du Roi Béhanzin » rend un vibrant hommage aux Agòjíè, à travers une scène qui revient sur le parcours, la bataille féroce et sanglante de ces guerrières qui ont juré́ fidélité au Roi Béhanzin. C’est également et surtout un clin d’œil aux femmes en général, celles qui ont perdu leur vie en sauvant d’autres et toutes celles, qui se battent pour leur valorisation à divers niveaux dans nos sociétés. Au dire du concepteur de la pièce Serge Amoussou-Guenou, l’idée lui est venue au Sénégal suite à la visite des trésors royaux béninois dans des musées en France en 2018. « J’avais un spectacle solo créé en 2019 intitulé « Originally roi Béhanzin » qui retraçait le parcours du monarque. Vu la complexité de l’histoire, j’ai voulu la compléter avec la présence des femmes guerrières ; ce qui a donné « Amazones du Roi Béhanzin » », a-t-il expliqué. La pièce est en tournée régionale depuis juin 2023. Tour à tour, l’équipe s’est déjà rendue au Sénégal, au Ghana et ensuite Bénin où trois dates ont été programmées dont deux à l’espace Artistik Africa. L’étape suivante sera celle du Togo et du Burkina-Faso pour clôturer la tournée.
Une fierté d’être la femme amazone
Selon la chorégraphe malienne Diarrassouba qui a incarné la cheffe des amazones, c’est une grande joie qu’elle nourrit en représentant ces guerrières qui ont laissé des lignes dans l’histoire de l’Afrique en général et du Bénin en particulier. « Les ovations qui m’accueillent chaque fois que je descends de la scène à la fin du spectacle me font chaud au cœur tout en me donnant la force de m’améliorer bien que je ne sois pas béninoise», s’est-elle réjouie. A l’en croire, la pratique de la langue fon était une limite linguistique lors de la chorégraphie. Une barrière que la danseuse a su lever grâce à son professionnalisme et son expérience pour avoir déjà presté dans plusieurs pièces chorégraphiques.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)