A l’occasion du lancement du projet « Le Danxomè d’alors », Cyrille Gougbédji (photo), l’un des hôtes de l’évènement, après une analyse de l’exposé du contenu dudit projet, a déclaré, à Abomey, que l’Afrique a tout ce qu’il lui faut pour son essor. Pour avoir mis de côté sa culture, elle peine à prendre ses marques. Cependant, il est encore possible d’inverser la tendance à la seule condition que les gouvernants intègrent dans leur constitution les valeurs endogènes de leurs pays respectifs.
« En Afrique, nous avons besoin de solutions originales et non du mimétisme politique ou institutionnel ». C’est par ce bout de phrase que Cyrille Gougbédji, l’un des invités de marque de la cérémonie de lancement du projet : «Le Danxomè d’alors» avait démarré son intervention pour attirer l’attention des décideurs politiques et ou institutionnels des Etats de l’Afrique sur la délicatesse du défi à relever. Après avoir fait remarquer que les résultats des différentes politiques de développement mises en œuvre par les Etats du continent noir restent mitigés au regard des efforts consentis, il a indiqué que cela est dû au fait que le sacré n’est plus à sa place. «Quand je regarde, quand j’écoute la présentation des différents contenus du Danxomè d’alors, je retiens que le sacré a déserté le forum aujourd’hui dans la République. Plus rien n’est sacré », a-t-il noté. Or, l’histoire de Danxomè a montré que le pouvoir politique fondé sur le sacré s’inscrit dans la stabilité et dans la durabilité. «Nous pouvons donc puiser à cette source et réhabiliter nos valeurs traditionnelles », a-t-il recommandé. Chaque peuple doit être traité selon sa culture et ses traits caractéristiques. «N’allez pas traiter les populations du plateau d’Abomey de la même manière que les populations de l’Ouémé, du Borgou, du plateau ou des montagnes. Les peuples ont leurs cultures, la République nous unit, mais il faut chercher le trait d’union pour assurer la stabilité et le développement», a déclaré Cyrille Gougbédji. A l’en croire, cette raison, il ne faut pas la chercher dans la Constitution béninoise, mais plutôt faut-il la chercher dans nos traditions, dans nos cultures et nettoyer nos constitutions africaines pour y intégrer nos valeurs endogènes. «Ainsi, nous serons véritablement en phase avec la République», a-t-il suggéré. Gabin Djimassè, l’un des trésors humains vivants de l’histoire de Danxomè partage cette analyse. D’après ses propos, l’Afrique ou du moins le Bénin ne serait plus à la traine étant donné que les précurseurs de l’histoire avaient déjà posé les bases du développement. Malheureusement, ces atouts sont délaissés au détriment d’autres que l’on ne maîtrise pas. Par conséquent, « nous sommes mal habillés parce que nous copions le colonisateur sans savoir pourquoi il s’habille ainsi ». Il a prévenu que si rien n’est fait pour arrêter la saignée, les générations à venir seront pires. « Lorsque je vois les jeunes qui laissent les fesses nues sous prétexte que c’est du Hip hop, c’est bien dommage. S’ils pouvaient comprendre que ce sont les prisonniers d’un pays qui s’habillent ainsi, ils n’adopteraient pas cette mode vestimentaire. Les mêmes habitudes s’observent chez les prêtres de Fâ qui reçoivent des appels même en pleine consultation alors que c’est un travail qui requiert une concentration. C’est vraiment regrettable », s’est désolé Gabin Djimassè.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)