Loin des agitations qui tendent à le présenter comme un texte de loi à polémique et potentiellement exclusif, le Code électoral du Bénin reste l’une des meilleures thérapies administrées à l’anarchie qui s’observait au niveau du système partisan au Bénin. Au travers d’une conférence de presse qu’il a animée mardi 8 avril 2025 à Cotonou, le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Orden Alladatin, s’est employé à restituer la philosophie de cette réforme en déconstruisant les préjugés et manipulations sciemment alimentés au sujet de cette loi.
Depuis 2018, le Bénin a résolument fait l’option de clarifier le paysage politique en se dotant de deux lois majeures. Il s’agit de la loi 2018-23 du 17 septembre 2018 portant charte des partis politiques en République du Bénin et la loi n°2018-31 portant Code électoral en République du Bénin, a rappelé le conférencier qui a fustigé le fait que bien qu’ayant fait l’objet de plusieurs aménagements aux fins de s’adapter au contexte sociopolitique, le Code électoral en vigueur au Bénin continue de faire l’objet de commentaires biaisés à quelques encablures de prochaines échéances électorales. Face à la polémique qui a cours et qui traduit une méconnaissance de l’esprit ayant guidé à cette réforme, Orden Alladatin s’est adonné à un exercice de clarification de certaines dispositions de cette loi. Devant une assistance constituée de ministres conseillers, de députés, d’acteurs de la société civile, de faiseurs d’opinion et d’hommes des médias, le député de l’Union progressiste Le Renouveau, a décliné les tenants et les aboutissants du Code électoral dont la finalité est d’induire la formation de grands ensembles et subséquemment de rendre forts les partis politiques.
Un système partisan débridé avant 2016
Faisant un état des lieux de la situation avant l’avènement du président Patrice Talon, Orden Alladatin, dépeint un « système partisan débridé », caractérisé par une prolifération anarchique de partis politiques qui n’avaient pas un véritable ancrage au plan national. Une conséquence du multipartisme intégral proclamé par la conférence nationale. Pour lui « ce modèle hérité de la conférence nationale n’a pas marché » en ce qu’il a favorisé le démocratisme plutôt que la démocratie. Résultat, le pays était à la limite ingouvernable ; la mauvaise gouvernance était patente avec une administration paralysée ; des contre-performances se multipliaient au plan économique avec une perte d’espoir en l’avenir qui du reste, était incertain. Des défis persistants se posaient au pays : emploi des jeunes, extrémisme violent, besoins élémentaires (eau, santé, énergie, mobilité rurale et urbaine etc.)
Nécessité d’agir
Face à la menace qui pointe, il était impérieux d’agir. « Il fallait un changement de paradigme face aux enjeux actuels », a laissé entendre le conférencier. Une appréhension partagée par la quasi-totalité des acteurs politiques. En effet, l’unanimité se faisait autour de l’urgence de clarifier le paysage politique et de mettre les partis politiques au cœur du jeu politique. Il fallait mettre fin au clair-sombre qui caractérisait l’environnement politique. Ce qui suppose une vision, de l’audace, de la responsabilité, de la méthode. Autant d’atouts que regroupe Patrice Talon qui, loin de tout populisme, s’est engagé dans cette réforme appelée de tous les vœux en dépit des grincements de dents et des résistances. Pour Orden Alladatin, Patrice Talon a eu le mérite de repenser le modèle de développement du Bénin à partir de son système partisan. Il s’agit, selon lui, d’un chantier qui mérite d’être entretenu et consolidé.
Gabin Goubiyi