Le secrétaire exécutif national (Sen) de la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) se positionne toujours comme le vrai opposant de l’opposition, mais surtout la peste du parti Les démocrates. Paul Hounkpè que les amis à l’ancien président de la République, Yayi Boni, accusent de pêcher en eau trouble est visiblement décidé avec son acolyte de tous les temps « Gatéri », à pourrir un peu la vie au grand parti de l’opposition. Sa récente sortie politique en dit d’ailleurs long.
Les démocrates en rient jusqu’aux tripes, certains de la mouvance y voient une incantation, mais Paul Hounkpè martèle que sans accord politique, la Fcbe est partie pour dépasser les 20%. « Tout ce que nous mettons en place devrait nous permettre d’atteindre et de dépasser les 20%, même sans accord. Il faut atteindre les 30% ».
Tout citoyen lucide qui s’est un peu donné la peine de lire le Code électoral peut s’étonner de bonne foi surtout quand on sait que la Fcbe n’a aucun député et que techniquement le nombre de maire dont le parti dispose ne peut faire de lui qu’un soutien à l’un des trois qui sont actuellement à l’Assemblée nationale. La « déclaration de guerre » de la Fcbe qui comme on le sait finira en baroud d’honneur est l’expression naturelle de ce malaise éternel entre Yayi Boni et Paul Hounkpè. Les deux hommes ont du mal à s’aimer et sapent ouvertement tout espoir de fonder une base solide. Les démocrates sur le fil du rasoir d’un parrainage risqué avec 28 députés savent bien qu’ils gagneront à pactiser avec le natif de Bopa. Alain Adihou très enthousiaste au cours de la déclaration commune Fcbe-Ld de mars 2024 est curieusement abonné absent des sorties répétées du parti. Lui qui à plusieurs reprises a toujours soupçonné la main invisible de Yayi Boni dans cet impossible rapprochement Fcbe-Ld. Le mal est donc fait. Fcbe-Ld, c’en est fini. L’espoir est immolé sur l’autel de la rancœur entretenue par l’aîné Yayi Boni. Pourtant le chef de l’Etat, Patrice Talon, au cours de sa dernière sortie médiatique a été on ne peut plus clair sur la question. « Si les partis de la mouvance se disloquent, ils vont perdre les élections. Si les partis de l’opposition ne se rassemblent pas, ils vont perdre les élections ».
Pourquoi Yayi Boni homme de foi qui le professe à souhait a si tant de mal à faire la paix avec son jeune frère Paul Hounkpè ? Pourquoi la haine prend si tant le dessus au point de saquer l’unité fût-elle circonstancielle mais essentielle pour la bataille qui arrive ? L’omnipotent Yayi Boni à la tête de la barque opposition doit cesser d’envoyer ses affidés fatiguer les oreilles avec le Code électoral alors qu’il a besoin de changer lui-même en fédérant les partis dissidents autour de lui. Avant de changer les autres, cher président, changez vous-mêmes.
Abdourhamane Touré