Le paracétamol est l’un des médicaments les plus couramment utilisés pour soulager la douleur et la fièvre, notamment chez les enfants. Pourtant, une utilisation excessive ou inappropriée peut entraîner des complications graves, allant de la toxicité hépatique à l’insuffisance rénale. Le Dr Razack Osséni, pharmacien-toxicologue et membre actif de l’Association des médecins et pharmaciens biologistes du Bénin (Ampb), alerte sur les dangers de l’usage abusif du paracétamol sur la santé.
L’abus de paracétamol peut causer des effets nocifs graves sur la santé, surtout en cas de surdosage ou d’usage prolongé sans supervision médicale. A en croire Dr Razack Osséni, pharmacien-toxicologue, il ne faut jamais traiter le paracétamol comme un médicament anodin. « Ce n’est pas un bonbon », dit-il. Il souligne que quel que soit le médicament, surtout le paracétamol, il est essentiel de toujours consulter un médecin ou un pharmacien. En cas de surdosage, précise-t-il, l’absorption du paracétamol, qui se produit normalement entre 30 minutes à une heure, peut être prolongée. Dans de tels cas, l’administration rapide de charbon activé, disponible en pharmacie, ou de charbon de bois broyé, peut être utile pour absorber une partie du paracétamol ingéré. Toutefois, il a insisté sur l’importance de se rendre à l’hôpital pour un traitement adéquat, car le paracétamol est un « toxique lésionnel ». Cela signifie que même si la personne alerte immédiatement après un surdosage, les effets nocifs peuvent se manifester plus tard. Il déconseille fortement à cet effet, l’automédication et recommande toujours de suivre les conseils médicaux pour éviter les complications associées à l’utilisation du paracétamol.
La dose indiquée pour l’enfant
Selon le Dr Razack Osséni, la dose standard de paracétamol pour un enfant est de 600 mg par jour, répartie en quatre prises de 125 mg chacune. Il recommande fortement d’utiliser les formulations de paracétamol qui incluent des dispositifs de mesure spécifiques, tels que des seringues doseuses ou des pipettes graduées, afin d’assurer une administration précise en fonction du poids de l’enfant. Ces formes sont préférables aux autres présentations qui n’offrent pas cette précision, réduisant ainsi le risque de surdosage.
Quand faut-il s’abstenir ?
Il existe des cas spécifiques où son utilisation devrait être évitée. « Il faut vraiment s’abstenir de prendre du paracétamol dans des cas extrêmes », explique-t-il. Pour lui, les personnes souffrant d’insuffisance hépatique où le foie est incapable de métaboliser correctement le paracétamol, devraient éviter ce médicament. De même, les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique sont également à risque et devraient éviter le paracétamol. « Dans la plupart des cas, le paracétamol est bien toléré, même par les femmes enceintes ou allaitantes. Cependant, les individus souffrant d’une dépendance chronique à l’alcool devraient réduire autant que possible leur consommation de paracétamol », ajoute-t-il.
E. V. (Coll)