Quelques mois après sa prise de fonction, le nouvel ambassadeur de l’Union européenne au Bénin, Stéphane Mund est déjà sur le terrain pour toucher du doigt les réalités relatives à l’exécution des projets financés par les États membres de l’Union européenne. Accompagné de ses pairs de la France, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg, le diplomate s’est rendu le vendredi 06 décembre 2024 à Porto-Novo pour visiter les œuvres réalisées.
La capitale administrative du Bénin, Porto-Novo a accueilli le vendredi dernier la délégation de la Team Europe composée des ambassadeurs de l’Union européenne, de la France, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg au Bénin. L’objectif de cette descente est de constater le niveau d’avancement et d’exécution des projets financés par les États membres de l’Union européenne. « Porto-Novo ville verte » est le premier projet visité par l’ambassadeur Stéphane Mun et ses pairs. D’une valeur totale de 9,5 millions d’euros dont 8 millions d’euros subventionnés par l’Agence française de développement (Afd), ce projet, alliant la planification urbaine, le développement d’espaces publics, l’amélioration des conditions sanitaires et la lutte contre les inondations, a contribué à l’adaptation de la capitale béninoise au changement climatique et à l’amélioration durable des conditions de vie des habitants. Les explications du Coordonnateur du projet ont permis aux hôtes de comprendre que la stratégie du projet a reposé ainsi sur cinq objectifs majeurs dont la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel du territoire lagunaire et du noyau ancien et la recherche des solutions d’aménagement et des techniques simples permettant d’adapter les pratiques des habitants (activités économiques et sociales) aux enjeux environnementaux et d’en tirer un profit à court et moyen termes. Par ailleurs, le projet Porto-Novo, ville verte a permis de paver plus de trois kilomètres linéaires de chaussée (bidirectionnelle) et la construction de caniveaux, la fourniture et la mise en place des équipements d’éclairage public, la réhabilitation des trois places traditionnelles notamment Lokossa-Honto, Place Abessan et Tê Agbanlin issue d’une démarche participative mise en place par l’association Ouadada. Au terme des explications, une visite guidée des différents ouvrages s’en est suivie. Tour à tour, les places Tè-Agbanlin et Abessan ont été sillonnées par les ambassadeurs. Il en est de même des voies pavées. Cette étape a été achevée par la promenade lagunaire sur le tronçon Accron Tokpa Gbêkon, la visite des maraichers, de la capitainerie des sentinelles du climat. La cerise sur le gâteau est la balade sur la lagune de Porto-Novo à bord des barques motorisées avec pour destination l’embarcadère douane de Maria Tokpa où les membres de team Europe ont constaté les conditions de remplissage des formalités douanières.
L’étape de l’École du patrimoine africain et du Jardin des plantes et de la nature
Après le projet Porto-Novo, ville verte, les ambassadeurs se sont rendus dans les locaux de l’École du patrimoine africain fondée le 11 novembre 1998 en vue de contribuer au développement socio-économique des pays et des peuples africains à travers la conservation et la valorisation de leur patrimoine culturel. Au dire de Franck Ogou, Directeur de l’Epa, cette école a pour objectif de renforcer le réseau des professionnels africains capables d’assurer la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel, de mettre en place des programmes permettant la découverte et la réappropriation du patrimoine culturel. Pour finir, l’Epa a pour mission de contribuer à l’édition et à la diffusion de publications spécialisées sur le patrimoine culturel africain. Profitant de leur visite, les diplomates se sont rendus dans le premier bâtiment ayant accueilli les installations de l’école. Quelques mètres après, cap a été mis sur le Jardin des plantes et de la nature, anciennement forêt sacrée du Migan (ministre de la justice) dans le royaume de Hogbonou. Modernisé, cet espace dispose de quatre zones dont celles des plantes médicinales, des plantes alimentaires, des arbres sacrés et la partie halieutique. Des informations données par le guide ont permis aux visiteurs circonstanciels d’appréhender l’importance du jardin pour les populations. L’avant-dernière étape de la visite des ambassadeurs de la Team Europe est l’école des maris mise en place avec le concours des Pays Bas à travers l’Abms. Cette structure a pour vocation de former les hommes à un changement de mentalité dans le cadre de la lutte contre les Violences basées sur le genre. Des échanges avec les maris modèles et les témoignages ont permis d’apprécier les parts significatives de cette approche sur la vie des usagers de l’école des maris et celle de leur communauté. Il faut noter que depuis 2018, grâce à un partenariat solide entre l’Abms, l’Agence nationale des soins de santé primaire, le ministère des Affaires sociales, les organisations non gouvernementales locales et l’ambassade du Royaume des Pays-Bas, cent écoles de maris formant et mobilisant près de 1029 maris modèles ont été établies.
L’usine de traitement des eaux de Ouando, l’ultime étape du périple
Prévu pour prendre fin en janvier 2025, le projet d’alimentation en eau potable des zones périurbaines Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji et Porto-Novo financé par la République fédérale d’Allemagne à travers la Kfw a été visité par les ambassadeurs. Il a un coût total de 59 millions d’euros et vise à impacter les communautés de quatre communes. Ce projet a permis de réaliser des études pour l’identification des travaux en vue de la réalisation des infrastructures et la construction de cinq forages d’une capacité de 675m3/ heure. Les travaux prennent en compte aussi la construction d’une plateforme de tour de dégazage, d’une station de traitement, des laboratoires, la mise en place des transformateurs et d’un système de télégestion et l’achat d’un groupe électrogène de 650 Kva. Grâce à ces réalisations, plus de 80 mille personnes supplémentaires ont été desservies à Porto-Novo et 390 mille abonnés de la Soneb ont été impactés dans les autres communes. Très séduits par la qualité des ouvrages, les diplomates ont exprimé leur satisfaction quant à l’atteinte des objectifs à long terme.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)