Le secteur de la sécurité fait l’objet d’une attention particulière depuis l’avènement du régime du Nouveau départ. Depuis la fusion de la police et de la gendarmerie nationale, la gestion de la sécurité des Béninois et même des étrangers, est mieux coordonnée au point de faire du Bénin, le champion de l’espace Cédéao en matière de libre circulation des personnes et des biens. C’est l’un des points au cœur de l’entretien accordé à la télévision nationale, par Alassane Seidou, ministre de l’intérieur et de la sécurité, le jeudi 5 décembre 2024.
En 2016, à l’avènement du gouvernement de la rupture, la situation sécuritaire du pays était marquée par des actes de grand banditisme. L’insécurité sévissait et, même en plein Cotonou, des braquages avaient quotidiennement lieu. Pour assurer efficacement la sécurité des personnes et des biens, le gouvernement a engagé la fusion de la police nationale et de la gendarmerie nationale, une réforme majeure que beaucoup ne croyaient pas possible, considérant que les ex-gendarmes et ex-policiers ne pourraient pas travailler en synergie en raison de la prétendue mauvaise concurrence entre les deux unités. « Aujourd’hui, tous s’accordent pour reconnaître que ce fut une réforme utile. » s’est félicité le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Alassane Séidou. Appréciant cette réforme, l’autorité ministérielle a estimé que la police républicaine se montre de plus en plus efficace. « C’est une police au service des populations alors qu’avant, celles-ci avaient peur d’aller vers la police. » a-t-il nuancé. Par ailleurs, l’invité des journalistes Cécile Goudou Kpangon et Donklam Aballo a fait observer que la police a changé d’approche et est devenue plus professionnelle. Mieux, on parle de moins en moins de tracasseries policières, de rançonnement de la part des agents et on est même agréablement surpris de voir nos policiers aider les automobilistes en panne. Une attitude qui n’existait pas avant, a-t-il salué.
La police républicaine mieux équipée
Jetant un regard rétrospectif dans le passé, Alassane Seidou a rappelé qu’en 2016, il était courant d’entendre, quand on appelle un commissariat, qu’il n’y avait pas de voiture disponible ou qu’il n’y avait pas de carburant dans la voiture. Un constat désolant que le régime du nouveau départ a entrepris de corriger. Depuis 2016 et pour accroître les capacités opérationnelles, d’importants moyens roulants (deux et quatre roues) ont été acquis puis mis à la disposition des commissariats sur toute l’étendue du territoire national, a exposé le ministre en charge de la sécurité des Béninois. « En 8 ans, le parc automobile des commissariats a presque triplé » a laissé entendre l’autorité indiquant qu’avant 2016, le parc comptait 98 voitures. « Entre 2016 et 2023, les commissariats ont été dotés, de 236 voitures » a-t-il soutenu tout en révélant que sur la même période, le Gouvernement actuel a mis à la disposition de la police républicaine 794 motos contre un nombre insignifiant avant 2016. Selon Alassane Seidou, l’effet de cette politique a été immédiat. Face aux Sos des populations en cas de crise ou de danger, on ne leur dit plus que la Police ne peut intervenir par manque de disponibilité de véhicule ou de carburant car dans le même temps, la police a eu droit à des ressources conséquentes pour son fonctionnement et les interventions. Dans la même veine, la Cedeao, a classé le Bénin, après les enquêtes-menées auprès des usagers de nos routes, qu’ils soient béninois ou étrangers, comme le corridor le plus fluide de la sous-région sur la question de la libre circulation des personnes et des biens, faisant de notre pays le champion en la matière. En terme de perspective, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, a insisté sur l’acquisition de centaines d’autres voitures de même que la construction de 155 commissariats pour les années à venir afin de rapprocher davantage la police des populations et d’accroître son efficacité.
L’effectif de la police renforcé
Le souci de la quiétude et de la sécurité intérieure marqué par la restructuration de la police s’est accompagné d’une politique exceptionnelle de renforcement des ressources humaines. En effet, depuis 2016, l’effectif de la police a été renforcé d’environ 3.100 nouveaux agents recrutés, formés et déployés sur le terrain afin de mieux faire face aux défis actuels et à la modernisation de la gestion de la sécurité intérieure. « A cela il faut ajouter les efforts du gouvernement pour habiller les agents et les doter en moyens logistiques performants. Cette politique volontariste du gouvernement a généré des milliers d’emplois et renforcé la sécurité dans nos villes et campagnes. On parle de moins en moins de braquages sanglants en série et de crimes crapuleux non élucidés comme c’était le cas avant 2016. » a indiqué le ministre de l’intérieur. A l’en croire, d’autres recrutements déjà planifiés à raison de 2.000 par an jusqu’en 2026, seront organisés afin que dans toutes les communes, les populations se sentent réellement en sécurité grâce à la proximité des policiers.
Quid de la protection civile ?
A en croire les explications du ministre de l’intérieur, depuis 2016, le Bénin acquis plusieurs équipements (pick-up, ambulances) et a commandé des camions citernes dont la livraison est imminente. Ces moyens contribueront à renforcer les moyens logistiques des sapeurs-pompiers. Dans le même temps, une bonne trentaine de barques motorisées a été acquise pour les communes dotées d’embarcadères, contre 3 qui existaient en tout en 2016. De plus, 10 nouveaux centres de secours ont été créés en 8 huit ans pour compléter les 15 qui existaient et 5 autres seront créés encore d’ici là. En termes de perspectives, il est prévu l’acquisition de 40 autres barques motorisées. Ce qui va permettre de couvrir toutes les localités à risque d’inondation. Pour ce qui est de la gestion gestion intégrée des espaces frontaliers, le gouvernement s’est investi dans le renforcement de la défense de l’intégrité du territoire national et la sécurisation desdits espaces. Cette dynamique déjà en cours, sera soutenue dans les années à venir, a indiqué Alassane Seidou.
Abdourhamane Touré