Sur une population globale estimée à 406 millions en Afrique de l’Ouest, environ 200 millions dont 70% dans les zones rurales n’ont pas accès à l’électricité. C’est pour pallier ce déficit, véritable handicap au développement que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avec le soutien de la Banque mondiale, a mis en place le Projet régional d’accès à l’électricité hors réseau (Regeap). Un atelier national a réuni un paquet d’experts et de décideurs politiques autour de la question hier, mercredi 17 août 2022, à Cotonou.
En plein 21ème siècle, l’énergie continue d’être une denrée rare dans certaines régions de l’Afrique subsaharienne. Ce manque d’accès à des sources d’énergie fiable annihile les efforts consentis en vue d’un développement durable inclusif. Il est donc impérieux d’agir pour corriger le tir. C’est pour cette raison que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a décidé de lancer en avril 2021 en partenariat avec la Banque ouest africaine de développement (Boad), le Projet régional d’accès à l’électricité hors réseau (Regeap). Pour Amadou Diongue, représentant résident de la Cedeao au Bénin, « ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de la Cedeao pour l’accès aux services d’électricité durable ». A l’en croire, « il contribue directement aux objectifs de la politique globale dans le domaine des énergies renouvelables en vue d’un accès universel à l’électricité d’ici 2030 ». D’un montant de 330 millions de dollars Us, le Regeap reste une opportunité unique pour l’Afrique subsaharienne avec un taux de couverture énergétique de 50%. Procédant à l’ouverture des travaux de cet atelier qui est organisé dans le cadre de la mise en œuvre de la composante ‘’développer un marché régional hors réseau’’ du projet, Armand Dakéhoun, directeur de cabinet du ministre de l’Energie, s’est réjoui de la tenue de cet atelier qui témoigne de l’intérêt porté par les uns et les autres à la question de l’énergie notamment au sous-secteur des énergies renouvelables. Pour lui cette rencontre « constitue une opportunité pour promouvoir dans nos zones rurales éloignées du réseau conventionnel, l’accès à l’électricité. Il contribue également à l’atteinte des objectifs de la politique énergétique régionale. ». L’avènement du Regeap constitue un coup d’appui majeur pour le gouvernement du Bénin qui a fait de la question énergétique, une priorité. Cette dynamique a permis d’enregistrer des progrès significatifs depuis 2016, s’est félicité Armand Dakéhoun. Il n’a pas manqué d’exposer quelques actes forts du gouvernement pour tracer un cadre législatif et règlementaire de la politique d’électrification hors réseau au Bénin. Il s’agit entre autres de l’adoption de la politique nationale d’électrification hors réseau, l’adoption du plan directeur pour l’électrification hors réseau, et la prise du décret 2018-415 du 12 septembre 2018 portant règlementation de l’électrification hors réseau au Bénin, lequel a pour objet de contribuer à la promotion de l’accès aux services de l’électricité en milieu rural et plus particulièrement dans les zones éloignées du réseau électrique. « Je suis persuadé que les objectifs de cet atelier seront largement atteints et que les conclusions et recommandations permettront d’améliorer considérablement la situation en matière de politique et de réglementation dans le domaine de l’électrification hors réseau », a-t-il conclu. Signalons que le Rogeap couvre 19 pays de l’Afrique de l’Ouest dont le Bénin.
Gabin Goubiyi