La fièvre des élections législatives du 08 janvier 2023 embrase progressivement le pays. L’heure est actuellement à la reconfiguration politique avec des démissions en cascade et des ralliements tous azimuts de leaders politiques à un nouveau parti. Ce mouvement que d’aucuns appellent « mercato politique » est beaucoup plus virulent dans certaines circonscriptions électorales que dans d’autres. Ce qui augure de ce que la bataille sera serrée dans ces bastions électoraux visiblement prisés.
Il ne se passe désormais de jours et de semaines sans que le landerneau politique ne soit agité. Les lignes bougent au niveau des différentes chapelles qui s’enrichissent de l’arrivée de nouvelles recrues. Certaines formations politiques se vident au profit d’autres, visiblement plus organisées et qui, selon les nouveaux adhérents, leur garantissent plus de chance de positionnement et de visibilité. Dans ces jeux de recrutements et de ralliements de nouveaux membres, certaines circonscriptions électorales tiennent le haut du pavé. C’est le cas des 5ème, 6ème, 8ème, 9ème, 10ème, 15ème, 16ème, 18ème, 19ème, 20ème, 23ème et 24ème circonscriptions électorales. L’intérêt marqué pour ces circonscriptions électorales dénote de leur caractère stratégique. Les calculs sont faits en fonction du nombre de sièges à pourvoir dans ces zones après les modifications introduites dans le Code électoral en 2019. Le caractère mouvementé des jeux de ralliements au niveau de ces différentes sphères électorales, est prémonitoire de leur importance et de ce que la compétition électorale y sera serrée. Le jeu reste ouvert dans ces zones même si au regard des statistiques du mercato et des rapports de force, on peut créditer tel ou tel parti politique d’une relative avance sur l’autre. Ces facteurs ont trait aux suffrages engrangés par les partis lors des dernières élections législatives et communales. Cependant, il importe de souligner que cet élément d’appréciation ne doit pas être déterminant au point d’amener les partis prétendument majoritaires à dormir sur leurs lauriers et pour cause. A voir le caractère de ces joutes électorales et les conditions dans lesquelles elles ont été organisées, les partis qui sont sortis majoritaires dans telle ou telle autre circonscription électorale, doivent rester très prudents vis-à-vis de leurs scores enregistrés. Le taux de participation relativement faible à ces joutes électorales doit incliner à une certaine prudence et amener les uns et les autres à ne pas très tôt se frotter les mains. Même les adhésions enregistrées à grands renforts médiatiques par les partis ne sauraient rassurer la bonne santé du parti dans tel ou tel autre fief. La foule ne doit pas être confondue avec la masse des électeurs. Les partis devront donc éviter de verser dans le piège d’une prétendue popularité du nouvel adhérent qui en réalité, n’a pas une base électorale. La plus-value que le nouveau membre doit apporter au parti en fonction de son ancrage, devrait être le seul et unique élément d’assurance.
Des certitudes pourraient être bousculées
Regarder dans le rétroviseur et se frotter les mains pourrait s’avérer fatal pour certains partis politiques. En effet, les élections à venir et pour lesquelles les velléités d’ouverture sont patentes, risquent de bousculer les certitudes. L’entrée en scène des partis comme « Les démocrates », va inéluctablement changer la donne. N’ayant rien à perdre et ne se posant comme l’unique alternative crédible au pouvoir, le parti « Les démocrates » reste la véritable équation à résoudre aussi bien par les partis de la majorité présidentielle que ceux de l’opposition dont la Fcbe. Tout calcul qui n’intègre pas cette réalité risque d’être biaisé et induire en erreur. Tout ceci amène à dire que les Législatives du 08 janvier prochain sont carrément une autre élection pour laquelle, les jeux restent ouverts.
Gabin Goubiyi