Alors que la majorité présidentielle déroule avec une sérénité et une discipline exemplaires son agenda pour faire faire gagner son duo à la Présidentielle de 2026, l’opposition béninoise continue de jouer les prolongations dans le choix de ses jokers. Un processus qui fait objet de beaucoup critiques aussi bien sur les critères retenus que sur le nombre de dossiers enregistrés.
Au niveau du principal parti de l’opposition au Bénin, l’heure est à l’étude des dossiers pour sortir l’oiseau rare qui pourra ébranler le rouleau compresseur Wadagni-Talata. Les choses ne semblent pas si aisées pour le parti de Boni Yayi. Le processus de désignation du duo de candidats dudit parti pour la Présidentielle de 2026, a mis à nu l’impréparation dans laquelle s’illustre depuis toujours, cette formation politique. De sources proches du comité présidé par Christophe Monsia, on annonce que 34 dossiers de candidatures ont été reçus, de la part de militants et sympathisants qui ambitionnent d’être porte-étendards du parti pour la Présidentielle prochaine. Dans le lot, on annonce une horde de plaisantins qui ont saisi cette aubaine pour amuser la galerie ou faire du buzz. C’est dans cette armada de postulants que Christophe Monsia et les siens devront sortir le duo qui affrontera le colosse Wadagni-Talata à la prochaine Présidentielle. Déjà, à l’annonce du nombre de dossiers de candidatures reçues, beaucoup de militants n’ont pas caché leur déception, percevant à travers cette flopée d’ambitions, une banalisation de l’enjeu de cette échéance majeure pour laquelle la majorité présidentielle a mis la barre à un niveau très haut, en jetant son dévolu sur un candidat dont l’étoffe, le profil et la compétence inspirent respect. Depuis lors, le parti de l’opposition essuie une horde de critiques de la part des militants qui s’interrogent pour ce regain d’intérêt pour l’élection du président de la république en pleine réforme du système partisan. Les militants, calculatrice en main, se demandent comment 34 membres de l’opposition béninoise ont pu trouver les 25 millions de Fcfa exigés par la commission pour chaque postulant, alors même que l’opposition ne cesser de crier à un pourrissement de la situation économique sous le régime actuel ? D’autres, sur une teinte d’humour, y voient une bonne opération pour le parti qui s’en sort avec un faramineux gain de 170 millions de francs Cfa, correspondant à la retenue de 5 millions de Fcfa qui devrait être faite sur le dossier de chaque candidat recalé à cette étape. De quoi soulager les caisses du parti qu’on annonce dans un état comateux. L’un dans l’autre, cette actualité est perçue comme un manque de sérieux de la part du parti qui, après avoir engagé un bras de fer inutile avec le pouvoir et entretenu longtemps le dilatoire sur le Code électoral, s’est retrouvé dans une course contre la montre. Cette cacophonie d’ambitions est pour beaucoup d’analystes, un signe annonciateur d’une capitulation de cette formation politique au challenge électoral du 12 avril 2026 pour lequel l’adversaire gagne constamment du terrain.
Abdourhamane Touré



















