Hôte d’une rencontre au Royal institute of international affairs, institut de réflexion basé à Londres en Angleterre, le patron de la diplomatie béninoise, Olushegun Adjadi Bakari, a invité les Américains et les Européens à un changement de paradigme relativement à leur perception du continent africain.
Depuis quelques années, le Bénin a opté pour une diplomatie active et véritablement offensive avec, à la clé, un discours bien huilé visant à vendre la destination Bénin comme un nid d’opportunités favorable à l’investissement étranger. Cette dynamique est maintenue voire renforcée depuis l’arrivée à la tête du ministère des Affaires étrangères de Olushegun Adjadi Bakari. Dans son intervention, le patron de la diplomatie béninoise a insisté sur la quasi-absence de risques d’investissement sur le marché africain. A ce titre, il a mis en exergue l’exemple du Bénin qui a œuvré à une amélioration substantielle du climat des affaires. «Les entreprises viennent au Bénin pour des contrats Epc. Elles veulent juste signer un contrat. Elles ne veulent pas investir pour créer de l’emploi. Et plusieurs fois, nos amis américains et européens nous disent que nous regardons du côté de la Chine assez souvent mais dans les fais, c’est parce que les chinois parlent le même langage que nous aujourd’hui. Je pense que les Etats-Unis et l’Europe devraient changer de point de vue par rapport à l’Afrique. Vous investissez beaucoup en Asie. Je pense que vous devriez être plus dans la perspective de venir investir en Afrique et gagner de l’argent et changer la perception du risque en Afrique. Avant de devenir ministre des Affaires étrangères, j’ai été banquier, j’ai été investisseur moi-même. Je pense que lorsqu’on regarde l’histoire, vous vous rendrez compte qu’il y a très peu de projets, de pourcentages de projets qui échouent en Afrique ou sont en difficulté en Afrique. C’est vraiment très bas. Même dans ce cas, le risque de crédit qui pèse sur l’Afrique est vraiment élevé aujourd’hui parce qu’il y a cette perception. Donc je pense que vous devriez changer la façon dont vous regardez ce marché. Je crois au fait qu’il existe une multitude d’opportunités dans les pays africains de nos jours. Et spécialement dans mon pays le Bénin mais essayons d’industrialiser notre économie. Nous essayons de transformer nos matières premières correctement et nous sommes heureux de travailler avec tous les pays du monde. Donc définitivement, si la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis viennent, nous parlerons le même langage », a soutenu Olushegun Adjadi Bakari.
Gabin Goubiyi