Le président du parti Restaurer la confiance (Rlc), Irené Agossa, a réagi au courrier du président de la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) en date du 30 octobre 2022, qui lui a notifié le désaccord du parti à le positionner comme tête de liste dans la 6ème Circonscription électorale et de facto l’échec de la mise ensemble de Rlc et de la Fcbe pour les Législatives de 2023. Au cours d’une conférence de presse animée au siège du parti à Cotonou mardi 1er novembre 2022, Irené Agossa n’a pas été du tout tendre avec le Chef de file de l’opposition. Irené Agossa, « croit qu’il est dans une situation éternelle ». Lire l’intégralité de ses propos ci-dessous.
Quelle est la situation de Rlc en vue des Législatives de 2023 ?
Irené Agossa : Rlc va observer un retrait stratégique au cours de ces élections. Rlc ne participera donc pas aux Législatives en tant que parti politique à ces élections mais participera de façon active à la campagne aux côtés des forces qui seront dans la logique de la recomposition de la classe politique nationale. Cela se fera circonscription par circonscription. Nous comptons gagner sur ce terrain. Etant donné que nous n’avons pas pu gagner sur le terrain du regroupement des forces politiques de l’opposition, nous pensons qu’avec le peuple, nous aurons cette victoire pour la reconstruction de notre pays. N’oubliez pas que nous sommes à la fin d’un cycle institutionnel comme l’a précisé notre communiqué.
Rlc a pris part en tant que dynamique à la Présidentielle de 2021. Ne pas participer aux Législatives de 2023 pourrait sonner comme un camouflet pour le parti ?
Ce qui s’est passé avec la Fcbe n’est pas un camouflet en tant que tel. Cela aurait été le cas s’il n’y avait pas cette dynamique de recomposition et de mutation de la classe politique nationale. Nous avons compris la leçon de 2021 et c’est pour cette raison que nous ne voulons pas encore l’autre camouflet réel des urnes que nous avons eu en 2021, en 2023. Le camouflet serait que l’opposition soit minoritaire et insignifiante au Parlement. Le camouflet serait que nous allions pour émietter les voix de l’opposition. C’est pour cela que nous restons droits dans nos bottes en disant que nous n’allons pas participer à ces élections pour retrouver ce que nous avons vécu en 2021 et permettre plus tôt aux forces constructives de notre pays, d’être victorieuses au cours de ces élections. En somme, nous voulons comme nous l’avons fait en 2021, rehausser une fois encore l’image de notre démocratie et permettre à ce que ce pays aborde les véritables problèmes de développement et non rester dans les couloirs des jeux politiques comme le font aujourd’hui nos amis de la Fcbe.
Rlc a été la première formation politique à reconnaitre le Chef de file de l’opposition. Qu’est-ce qui n’a pas marché fondamentalement ?
Ce qui n’a pas marché avec la Fcbe, c’est que le Chef de file de l’opposition croit qu’il est dans une situation éternelle. Il ne sait pas que cette situation l’oblige à réunir les forces de l’opposition pour gagner encore les élections. Le Cfo pense que c’est une zone de confort éternel. Il n’a pas pris le temps de se rendre compte de l’enjeu actuel et s’est confiné dans une situation d’un parti d’héritier. Quand vous avez un héritage, il y a le mal lié à l’héritage qui veut dire que nous sommes tous héritiers et nous en bénéficions et quand l’héritage n’est pas terminé, on ne se rend pas compte de l’effort qu’il faut fournir. L’opposition a, d’un côté, ce problème d’héritage d’un homme d’Etat qui est le sous-bassement de leur fondement idéologique et de conviction. Je pense que c’est cela crée le problème aujourd’hui. La grande différence entre nous, nous, nous pensons au développement du pays, aux enjeux de 2023 mais eux, ils sont dans les petites querelles, dans l’intérêt de l’héritage, de tout problème qui va les maintenir Chef de file de l’opposition sans pouvoir évoluer dans le développement du pays.
La loi ayant interdit les alliances pour participer aux élections, comment se fera la participation active de Rlc à ces élections sur le terrain ?
Nous avons vu d’autres partis participer aux élections de façon active sans pouvoir être candidats. C’est le cas lors des élections communales et municipales, de la participation d’un parti de la mouvance avec un autre de la mouvance sans qu’ils n’aient le même logo. Nous serons très très actifs. Les Béninois vont le constater dans très peu de temps. Nous allons mettre nos moyens à la disposition du peuple pour que les forces positives qui veulent construire ce pays, au-delà des clivages, se constituent et gagnent ces élections.
Est-ce à dire qu’on pourra voir Rlc aux côtés des partis avec lesquels vous étiez en négociation avant la Fcbe ?
C’est le peuple qui va décider et la vision de chaque candidat dans chaque circonscription. Nous serons dans chaque circonscription. Chaque circonscription va nous permettre de déterminer le choix que nous devons faire car chaque candidat aura sa vision à développer devant le peuple. Il n’y a donc pas de problème. Nous irons au-delà de ces clivages.
Rlc peut donc travailler avec « Les démocrates » ?
Nous pouvons travailler avec n’importe quel parti politique. Il s’agit que simplement, les forces de base qui vont effectuer le choix de ces candidats soient dans l’orientation de la refonte et de la mutation politique nationale.
Un membre de Rlc pourrait donc se retrouver sur une liste?
Nous ne pensons pas que le temps qui reste pourra permettre de négocier encore avec un parti politique et de voir ses candidats sur une liste mais le miracle politique est encore possible.
Est-ce qu’il pourrait arriver que des éléments de Rlc se retrouvent sur la liste de la Fcbe ?
Nous n’avons pas encore connaissance de cela. Mais la politique étant ce qu’elle est, des individus seuls peuvent prendre leurs décisions. Ce n’est pas un problème. Mais ce n’est pas le parti politique Rlc qui serait impliqué dans ces types de négociation.
Source : Reporter Bénin monde