Le nouveau Code électoral semble donner de l’insomnie au parti Les démocrates. Depuis son vote et sa promulgation, la loi 2024-13 modifiant et complétant la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral en République du Bénin fait courir le président du parti d’opposition Boni Yayi (photo). L’homme parcourt monts et vallées pour une campagne d’intoxication sur la nouvelle loi.
Au moment où les partis de la mouvance présidentielle travaillent à renforcer et consolider leurs bases afin de répondre aux nouvelles exigences du Code électoral dans la perspective des joutes électorales de 2026, le parti de l’opposition « Les démocrates » a quant à lui, opté pour une stratégie qui brouille toute lisibilité. Boni Yayi, président dudit parti et ses compagnons, se sont depuis lors érigés en chantres de remise en cause de la nouvelle loi. Au moyen d’artifices et d’intoxications, ils multiplient depuis quelques semaines des rencontres pour soit disant alerter sur le caractère « crisogène » du nouveau Code électoral qu’il taxe d’inapproprié et d’exclusif. Des agissements qui suscitent des interrogations et font craindre un scénario « wahala » comme ce fut le cas en 2019 et 2021. Les mauvais réflexes et habitudes sont visiblement mis au goût du jour par l’ex-chef d’Etat qui a décidé en octobre 2023, de troquer son prestigieux manteau d’ancien président de la République, contre celui de président du plus grand parti de l’opposition au Bénin. En décidant de revenir sur la scène politique au mépris de la promesse faite aux populations de s’isoler de l’échiquier politique après ses deux mandats à la tête du pays, beaucoup ne doutaient pas en effet des intentions de l’ancien président de vouloir prendre sa revanche sur son ancien allié devenu son adversaire politique, qui lui a succédé en 2016. Poser en alternative crédible et porter un des siens au pouvoir en 2026 afin de prendre sa revanche sur Patrice Talon après l’échec de son joker en 2016, était pour nombre d’observateurs de l’actualité nationale, le principal mobile qui justifie le come-back de Boni Yayi dans l’univers politique. La présente campagne d’intoxication sur le nouveau Code électoral, entreprise urbi et orbi par le président du parti Les démocrates s’inscrit dans cette dynamique. A moins de deux ans des Législatives et communales couplées, Boni Yayi ferait mieux de travailler à remobiliser l’électorat du parti Les démocrates. Pleurer sur le lait renversé alors que la loi votée a déjà franchi les étapes du contrôle de conformité et de promulgation, parait une stratégie inconséquente et contre-productive. Ces agissements, loin d’accroître les performances du parti lors des prochains challenges électoraux, arrangent plutôt les choses pour leurs adversaires de la mouvance présidentielle qui ratissent large avec une stratégie plus fignolée.
Abdourhamane Touré