La Fédération nationale des tradipraticiens et culte du Bénin (Féna-Tpc Bénin) a fait sa sortie officielle, le samedi 1er juillet 2023, à Bohicon, en marge d’une cérémonie qui marque l’enrôlement des tradipraticiens de tous les ordres sur l’ensemble du territoire national. Présidée par le préfet du Zou, représentant le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, la cérémonie a connu la présence d’éminentes personnalités de la République ainsi que des gardiens des us et coutumes venus de tous les départements.
L’heure de la révolution sonne pour la médecine traditionnelle béninoise. C’est le moins qu’on puisse dire après le lancement des opérations d’enregistrement de tous les tradipraticiens, toutes tendances confondues, dans tous les départements et sur toute l’étendue du territoire national. Ceux qui, pour des raisons de leadership ou d’intérêts personnels, vont chercher à rester en marge desdites opérations ne pourront plus faire valoir un quelconque titre de guérisseur traditionnel ou de chef de culte au Bénin. Ainsi, ils vont s’exclure de la base des données en constitution et du coup, sera traité comme un cybercriminel. Le vénérable Dah Sogbè Kpozèhouè, président de la Féna-Tpc Bénin mobilise les énergies autour de cet idéal commun. Selon lui, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a inscrit dans les actions phares et prioritaires de son programme d’action, la valorisation du patrimoine culturel, matériel et immatériel. «Cette politique affichée du président de la République a reçu un écho favorable en notre sein. C’est pourquoi nous le soutenons. Mais pour que notre soutien soit plus efficace, il urge qu’on se mette ensemble et parler d’une même voix dans la diversité. Se connaître davantage, c’est se faire enrôler dans un registre à cet effet afin de jouer notre crédibilité auprès des pouvoirs publics. C’est le sens que l’on donne à la cérémonie de ce jour », a fait savoir Dah Sogbè Kpozèhouè. Il n’a pas peur de la tempête de la division qui survient généralement pour casser ces genres d’initiatives. A l’entendre, il est immunisé contre les querelles intestines et les pestes du développement. Pour lui, l’objectif doit être atteint. Des registres ont été donc envoyés dans les Communes pour démarrer les opérations. Le préfet du Zou, Firmin Aimé Kouton, a d’abord salué l’idée de se fédérer pour être plus fort et plus écouté. Car, selon lui, se mettre ensemble n’est pas chose aisée. « Je vous félicite pour avoir mis sur pied cette fédération parce que ce n’est souvent pas facile de se mettre ensemble», a-t-il laissé entendre. A en croire les propos de l’autorité préfectorale, les tradipraticiens officient dans un secteur sensible qu’est la santé qui préoccupe au plus haut point le Gouvernement. Parti de l’organisation traditionnelle de la cité qui existait avant la colonisation et celle connue par l’administration moderne, le préfet a estimé qu’on peut bien puiser encore dans notre culture pour soutenir l’option républicaine faite aujourd’hui par l’administration publique. Pour que cela soit ainsi, il a souhaité que la Féna-Tpc Bénin ne soit pas un mort-né. Mais plutôt une instance faîtière représentative qui puisse travailler à donner de la visibilité à la médecine traditionnelle béninoise. « Vous constituez une force parce que toutes les maladies ne sont pas traitées par la médecine moderne. Si vous restez ensemble, vous aller gagner le pari du traitement des maladies par des méthodes beaucoup plus élaborées et ce sera notre fierté », a insisté le préfet.
Z.T (Br Zou-Collines)