Le file de l’opposition et sa troupe ne veulent pas se laisser conter les prochaines Législatives. Lors de la deuxième session de l’année organisée ce week-end à Lokossa, le Bureau exécutif national (Ben) de la Fcbe a affiché ses ambitions. Paul Hounkpè en a profité pour décocher quelques uppercuts à ses détracteurs.
Législatives de 2023 obligent, le chef de file de l’opposition, Paul Hounkpè, n’y est pas du tout allé de mainmorte, le samedi 3 septembre 2023 en ouvrant les rideaux sur la deuxième session de l’année du Bureau exécutif national (Ben) de son parti. Il a été très critique envers la gestion du régime du Nouveau départ, mais a surtout tancé les positions envers la Fcbe des autres courants de l’opposition. En des mots à peine voilés, Paul Hounkpè a pointé du doigt les insuffisances et les limites de ses frères de l’opposition. Deux points essentiels ont fait l’objet de son analyse : le regroupement tant voulu de l’opposition, afin de battre les partis de la mouvance dans les urnes le 8 janvier 2023, mais aussi le financement public des partis politiques. Sur ce dernier point, c’est en pédagogue averti que s’est mué l’ancien ministre de Yayi pour adresser remontrances et leçons aux autres partis politiques de l’opposition, surtout ceux qui réclamant à cor et à cri le financement de l’Etat. Or, pour y bénéficier, les critères d’éligibilité sont clairs, bien établis et connus de tous. « A ceux qui jalousent et attaquent la Force cauris pour un Bénin émergent, parce que le parti bénéficie des subventions de la part de l’Etat, nous disons que c’est peine perdue. En effet, la loi sur le financement public est votée bien avant 2019. Ceux qui parlent connaissent les conditions d’attribution et ce à quoi l’argent doit servir. Ils savent qu’il faut avoir des élus pour en avoir droit », a d’abord rappelle chef de file de l’opposition en guise de mise au point. Pour lui, ceux qui n’ont pas participé aux élections depuis 2019, alors qu’ils en avaient l’occasion, et n’ont pas par conséquent d’élus, ne sauraient se réveiller de leur sommeil ou torpeur, pour exiger d’être traités comme les autres ayant rempli les critères. « L’occasion est venue de rappeler au peuple que la plupart d’entre ceux qui parlent étaient sur la liste Fcbe pour les municipales de 2020. Animés par la mauvaise foi, ils ont démissionné en plein processus électoral et sont allés jusqu’à la Céna déposer leurs démissions dans l’intention de nous empêcher d’aller aux élections et d’avoir des élus. Mais nous avons tenu bon. Nous avons bravé leur méchanceté et nous en sommes sortis avec des élus. Alors, pourquoi nous jalouser aujourd’hui ? », s’interroge-t-il.
Rêves de victoire !
Il rassure donc ceux qui ont fait la bataille autour de lui depuis 2019. Une bataille qui s’est révélée ardue vu le contexte de l’époque et la propension de certains à user de violences pour faire péricliter le processus électoral et plonger le pays dans un chaos aux conséquences insoupçonnées. « Du haut de cette tribune, je voudrais vous dire d’être fiers du choix politique fait en 2019. Grâce à ce choix, nous avons rejeté la violence, nous avons sorti nos militants des prisons et nous avons participé aux élections successives. Ce qu’il faut retenir est qu’on ne peut pas créer un parti après toutes les élections qui permettent d’avoir des élus et prétendre se moquer de ceux qui sont plus expérimentés et juger la clé de répartition du financement public », ajoute Paul Hounkpè. Pour le reste, le chef de file de l’opposition et les siens sont déjà en ordre de bataille et se projettent vers le rendez-vous de janvier 2023. Plus optimiste que jamais, il croit déjà même en la victoire: « Ce qui est clair, les élections de 2023 constituent pour le peuple béninois un défi à relever. Les résultats ne seront pas et ne pourront jamais être en faveur du camp d’en face. D’ailleurs, nos amis en sont bien conscients. C’est la raison pour laquelle ils trouvent des astuces pour embrouiller l’opinion. Leur trouvaille consiste à démontrer que l’opposition est en lambeaux et désorganisée. De leur part, c’est une fuite en avant. Et je sais que nous sommes prêts pour ce travail républicain qui permettra au peuple de se libérer du pouvoir à la fois autocratique et ploutocratique dont il subit les affres depuis 2016», ajoute-t-il. Se posant en rassembleur, Paul Hounkpè adresse pour finir ses encouragements à Reckya Madougou et Joël Aïvo, à qui il promet une libération prochaine.
Wilfrid Noubadan